Leçon Marchroutka n°1
Mets-toi toujours à l'avant tant qu'il en est encore temps. Ça t'éviteras de finir entassé à 12 dans un 6 places.
sans être à bord de quoi que ce soit
Mets-toi toujours à l'avant tant qu'il en est encore temps. Ça t'éviteras de finir entassé à 12 dans un 6 places.
Où je loge a Andijan, Ouzbékistan, ça s'appelle “Barber Avenue”. Bah j'ai eu une coupe de barbe gratuite dans cette rue. Alors je valide ce nom.
Je leur ai ramené des beignets pour les remercier.
Depuis la Géorgie, j’ai pris l’avion en direction de l’Asie centrale.
Si j’avais voulu éviter l’avion, j’avais croisé quelqu’un qui l’a fait : cela signifie passer par la Russie. En soi, ça ne me gênait pas, mais il fallait attendre deux semaines pour obtenir le visa de transit (le e-visa ne permet pas de sortir par le Kazakhstan).
Une fois en Ouzbékistan, j’ai exploré un peu Tachkent et Samarcande.
Mais assez rapidement, j’ai eu envie de partir vers les montagnes du Kirghizistan.
En discutant avec des gens, ils m’ont dit que le Tadjikistan était sympa aussi.
Je dois avouer que je n’avais jamais vraiment entendu parler de ce pays. Je ne suis pas fou : j’ai vérifié que je ne partais pas n’importe où. C’est un pays où je ne serais pas en danger.
Le seul détail qui peut surprendre, c’est le fait que le président y est élu depuis longtemps, avec 99 % des voix.
Cependant, ce n’est pas un pays dangereux pour les touristes, sauf peut-être près de la frontière afghane, mais j’en resterai très éloigné.
Donc, direction le Tadjikistan pour quelques jours, avant de rejoindre le Kirghizistan, juste au nord.
Marchroutkas veut simplement dire minibus en russe. Mais c'est maintenant le nom pour les taxis partagés, entre 7 places et minibus.
Tu es en ville, tu vas à l'arrêt de bus, tu trouves un marshrutka qui va dans ta direction, tu montes, et quand tu veux t'arrêter tu lui demandes. Tu n'es pas en ville, tu te mets sur le bord de la route, t'attends qu'un marchroutka passe, il s'arrête, tu montes.
Il y en a dans tout l'ex-URSS d'après Wikipédia, et effectivement, j'en ai vu de la Géorgie jusqu'au Tadjikistan.
En arrivant à Gori, et comme à mon habitude, je ne savais pas du tout ce qu'il y avait ici. J'ai demandé à des gens, j'ai regardé sur des cartes et je me suis baladé.
Et très rapidement, je me suis rendu compte qu'il y avait surtout une chose dans la ville : Staline.
Il a eu plusieurs statues dans cette ville, dont plusieurs ont été retirées. Mais il reste une atmosphère étrange quand on s'approche du parc Staline.
Ils ont gardé la maison où il est né au centre du parc. Toutes les maisons autour ont été détruites histoire qu'il y ait de la place.
Et un édifice a été construit autour pour la protégé.
Derrière ça, il y a une statue, et un musée en son nom.
Et bien sûr, une petite boutique souvenir avec des objets a l'effigie de Staline.
Un peu surprenant pour moi qui ai toujours entendu que Staline est à l'origine de famines, de morts et de goulags.
D'après la page Wikipédia, il y a eu une banderole disant clairement que c'est un musée propagandiste créé à sa mort. Elle a été mise en place suite à la guerre russo-géorgienne, puis retirée quelques années après. Aujourd'hui, il ne reste que ce musée et cette maisonnette, où des touristes se prennent en photo tout sourire devant.
Un super article qui parle de ça : https://cafebabel.com/fr/article/georgie-limprobable-musee-staline-5ae009b9f723b35a145e5618/
Le trek Mestia – Ushguli était magnifique. Mais au final je me suis arrêté a Iprari et pas Ushguli.
Un chien sans maître qui m'a suivi un moment
Il y a eu des plats, des faux plats, des montées et des descentes. Il y a même eu une traversée de ruisseau où j'ai bien cru que le courant finirait par me renverser et me tremper la gueule.
Je n'ai pas de photo ni de vidéo, donc je vous ai fait un dessin pour arriver à mieux comprendre
Seul problème : j'étais seul. Et être seul dans un trek, c'est beaucoup moins sympa, et c'était une découverte, mais il fallait tester. Alors je me suis occupé à me perdre dans mes pensées et à écouter des podcasts, mais ça reste quand même un peu moins goûtu.
D'habitude, sur mes treks, j'ai des copains. J'ai le copain qui pense à tout : il a un feu (et un de rechange), des allume-feux, un tire-bouchon, une scie, et n'importe quel objet dont tu aurais besoin, il l'a. J'ai le copain qui parle, lui, il a toujours quelque chose à dire, et ça occupe. J'ai le copain qui a la carte, indispensable pour ne pas se perdre. J'ai le copain qui n'a pas la carte, mais qui connaît les raccourcis, indispensable pour se perdre. J'ai le copain qui sait allumer un feu en moins de temps qu'il m'en faut pour m'ouvrir une bière. J'ai le copain qui connaît des jeux, et vu qu'il y a le copain qui a tout, à eux deux, on ne s'ennuie jamais le soir. J'ai le copain qui fume, on ne sait pas comment il fait, mais il fume pendant les montées et est toujours vivant. J'ai le copain photographe qui immortalise tout. Et le copain botaniste qui peut nous apprendre tout sur ce qui nous entoure.
Et le second problème, c'est que j'ai fait une Cédric Doumbé, j'avais une épine dans le pied, j'ai dû demander à l'arbitre l'arrêt du match.
Plus sérieusement, c'était vraiment très beau, les repas étaient délicieux et bien consistants dans les maisons d'hôtes où je me suis arrêté sur la route.
Oui tout ça c'était pour moi. Et vu qu'il y avait des restes j'ai fini d'autres assiettes. La marche ça creuse.
Suite à ça, j'ai pris quelques jours de repos à Mestia, où je ne fais pas grand-chose : un peu de marche, un peu de lecture. Mais sans en faire trop.
Heureusement, j'ai trouvé un centre de soin pour les post-randos
Je ne sais pas combien de temps je vais rester à Mestia, je n'ai pas envie de me relancer trop vite dans un mouvement, au final, ça fatigue de bouger tout le temps, alors pour l'instant, je reste là. Et dès que j'aurai récupéré mon énergie, je repars !
Bon quand même vu que c'est pour ça que ces villages sont connus, je vous met un point de vue avec les tours
J'ai fait la Turquie un peu rapidement, je l'admets : 6 jours à Istanbul et quelques jours en Cappadoce.
Ensuite, direction la Géorgie, un pays où il y a plus de drapeaux européens que dans un pays de l'Union.
Ici, c'est moins cher qu'en Turquie, il y a des montagnes et les gens sont sympas.
Donc, je n'ai pas prévu de partir de sitôt.
Après 2 jours à Batumi, à manger et boire pour quelques euros, direction les montagnes du Nord.
En marchroutka s'il vous plaît ! Des taxis partagés, avec des conducteurs qui roule plus vite avec leurs minibus que 70% des gens en voiture. On double les voitures et les vaches, qui elles se font klaxonner mais n'en n'ont rien a faire.
Tout est plus cher, sûrement parce que c'est touristique.
Mais c'est beau, et surtout super reposant.
Je suis déçu : je suis arrivé le surlendemain d'un trail organisé, j'aurais aimé le faire. Si j'avais su, je me serais pressé !
Mais du coup, à la place, je suis parti faire mes 20 km et 1700 m de dénivelé tout seul.
Et maintenant, c'est parti pour 4 jours de randonnée entre 4 villages dans les montagnes. La randonnée semble connue, plutôt pratiquée et appréciée et surtout, plutôt facile. Après mes 20km de courses, ça m'arrange bien parce que j'ai les jambes en compote. 10km pour le j1, et je vais pas me presser ! Ou peut être je vais rallonger en passant par un pic et me presser...
Des vaches marrons dans un près vert
Petite ruelle de Istanbul, proche de mon auberge, et qui mène à la vieille ville. Ombragée par les bâtiments, pas vraiment sombre, mais pas vraiment très lumineuse. La même ruelle où j'ai vu à 1h du matin une mère et son fils faire les poubelles. La rue en soi est mignonne, mais j'ai pas l'impression qu'elle donne envie d'y passer.
Un mardi, grand soleil, je descends dans cette ruelle à 11h. Un homme remonte la rue, je ne sais pas vraiment d'où il sort. Ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu arriver de tout en bas, ni de l'avoir vu arrêté sur le bord. J'entends qu'il fait tomber quelque chose par mégarde. Je me retourne et je vois sa brosse. Je l'appel, la ramasse et lui donne. Il me remercie et je repars. Quelques secondes plus tard, il me rattrape et veut me remercier : il me propose de laver mes chaussures ! À la bonne heure ! Mes chaussures sont dégueulasses de mes randos, et je n'aurais jamais payé quelqu'un pour faire ça.
Il me lave mes chaussures, on discute un peu, puis quand je repars, il me demande si j'ai quelque chose. J'aurais jamais payé quelqu'un pour faire ça, mais bon, soyons sympa entre nous, je lui donne tout ce que j'ai : 80 TRY (ça fait presque 2€). Il me dit que d'habitude ça coûte 300, mais peu m'importe, je n'ai que ça. Et entre nous, je voulais pas payer de base ?
Jusqu'ici tout va bien. J'ai ramassé la brosse de quelqu'un, il m'a remercié en me lavant mes chaussures, et je lui ai donné 2€... C'est fou ça maintenant que j'y réfléchis c'est un peu bizarre en fait.
Lendemain, même heure, même temps, même rue, même direction. J'entends un bruit, me retourne, et vois le même type, qui fait tomber la même brosse. C'est fou ça quand même, le hasard des choses des fois, y'avait si peu de chance que ça arrive et c'est arrivé...
Lendemain, je change d'auberge, parce que la mienne avait divers soucis, passons. J'arrive, et le monsieur de l'accueil me donne quelques conseils, parce qu'il pense que je viens d'arriver dans la ville. Parmi d'autres recommendations, il y a celle ci qui a retenu mon attention : “il ne faut jamais ramasser ce que les gens font tomber”. C'est fou ça quand même, pourquoi il dit ça ?
Si vous avez besoin d'un gentil monsieur qui nettoie les chaussures, je sais où aller, mais il faut y être vers 11h.
Je sais pas quoi raconter, mais je sais que ça fait plaisir d'avoir quelques infos, alors je cherche.
Je pourrais raconter comment j'ai loupé mon bus a deux reprises en Bulgarie, et a quel point les Bulgares ont pas été très aidant...
Ou comment j'ai pris 5h pour faire 2km en Grèce...
Ou comment les randonnées était magnifique, sur le mont Olympe (Grèce) et le parc Pirin (Bulgarie).
Mais en fait je vais vous dire pourquoi ma destination c'est plus tellement la Chine, mais plutôt l'Inde. C'est grace a mon pote indien, Akhil : il me l'a bien vendu, malgré lui.
Quand Akhil comprends que personne nous prendra en stop (après deux heures de tentatives)
Je l'ai rencontré en Serbie, puis on s'est séparé. Puis on s'est retrouvé en Bulgarie, puis on s'est séparé. Puis on s'est retrouvé en Grèce, puis on s'est séparé. Et en fait j'avais pas prévu d'aller en Inde, je sais pas trop pourquoi ce pays me donnait pas envie. Mais là c'est sûr, je vais le retrouver en Inde.
Il a vécu en France pendant 6 ans. Il veut enseigner le français en Inde. Il parle quelque chose comme 6 langues.
Il trouve que je suis indien parce que j'aime la débrouille. Je trouve qu'il est français parce qu'il aime râler.
Il a monté une montagne avec des chaussures lisses.
Il connaît des mots de français que je connais pas. Mais je connais des expressions, qu'il ne connait pas.
Il est végétarien de naissance, sa religion, le Jaïnisme (le truc avec le logo nazi oui oui), qui est plus une culture pour lui a vrai dire (parce que pas vraiment pratiquant), interdit de faire du mal à quel que soit la créature.
Alors bon, ça fait une dissonance avec la culture du foie gras, mais ça n'empêche qu'on s'entend super bien.
Tout ça pour dire :
Mon objectif a changé, c'est plus d'aller en Chine, mais d'aller en Inde.
Alors direction l'Inde.
Avant ça, j'ai encore pas mal de pays a traverser, et le prochain c'est la Turquie.
Alors direction la Turquie.
Moi qui m'entraîne à prendre la position indienne. Il y en a un qui souffre et l'autre est confortablement installé.
J'ai passé une journée et une soirée avec des Serbes.
C'était super d'échanger sur pleins de sujets, de voir leurs points de vues.
Par exemple, il y a une certaine nostalgie du gouvernement Yougoslave chez certains.
Et chez d'autres, il y a une forte haine des Albanais. Pas une haine comme on dit qu'on aime pas les anglais. Une haine plus forte, qui vient de guerre pas aussi lointaine que la guerre de cent ans.
Leurs anglais c'est les Bulgare, ils arrêtent pas de faire des blagues sur eux.
Les Albanais et les Serbes l'histoire semble plus complexe. Notamment au travers du Kosovo.
Une personne m'a dit qu'elle vivait au Kosovo en étant petite, mais qu'elle était immigré, de force, par la guerre.
J'ai pas voulu l'embêter avec ces histoires, alors je suis pas allé en profondeur. Mais ce que j'ai compris, c'est qu'il y a encore des tensions, de la haine, et des plaies ouvertes entre Albanais et Serbes.
J'ai l'impression qu'ils ont une notion ethnique de “Albanais” et “Serbe”. On parlait du Kosovo, je m'attendais à ce qu'on parle de Kosovar, ou à la limite, puisqu'ils considèrent que c'est la Serbie, de Serbe. Mais non, les Kosovars on en a pas parlé. Au Kosovo, il y a des Serbes et des Albanais, au sens ethnique.
Au début j'y comprenais rien, pour moi un français c'est quelqu'un qui a les papiers. Un descendant d'italien qui a les papiers est français.
Et encore, j'ai un ami Paulo qui n'a pas les papiers, mais il est français aux yeux de tous.
Bon mais sinon, ils sont vraiment super sympa les Serbes ! Ils m'ont régalé toute la soirée et toute la journée !