Journal de bord

sans être à bord de quoi que ce soit

Au lac Son Koul (Kirghizistan), il y a beaucoup d’éleveurs, quittant Kyzart pour l’été, pour faire la transhumance.

En France, on a des « cabanes » dans les montagnes. Eux, ils installent leur yourte pour l’été. Et pas des petites yourtes.

intérieur yourte

Ils ont aussi de quoi aérer depuis le dessus de la yourte.

En dehors de ces yourtes, il y a aussi les yourtes à touristes. Des rassemblements de plein de yourtes, qui sont là uniquement pour accueillir les touristes. Mais on peut aussi loger directement chez les familles d’agriculteurs pour le même prix. C’est au choix ! Pour ma part, je suis passé chez deux familles.

Le premier jour, c’est un petit garçon qui m’a fait des signes au loin pour que je passe chez eux. Il était très gentil.

J’ai pu goûter leur kajmak.

photo kajmak

De la crème de lait. La première famille l’obtenait avec une centrifugeuse, la seconde en faisant chauffer.

Ensuite, il m’a fait goûter du lait.

photo lait de jument

J’ai d’abord pensé que c’était du lait totalement appauvri, il semblait très transparent. Peut-être qu’ils récupéraient la matière grasse justement pour faire la crème précédente.

Puis j’ai goûté… Ça n’avait pas du tout le goût du lait de vache. Ce n’était pas du lait de vache.

Il m’a ensuite montré des chevaux, puis il m’a montré qu’ils l’agitaient.

réservoir koumis

Difficile de communiquer quand on n’a pas la langue, du coup j’ai un peu cherché sur Internet et c’est du koumis.

J’ai eu la confirmation le lendemain, dans une autre famille, on m’en a resservi en me disant quelque chose comme « koumis ».

Il m’a montré qu’ils attachent les pattes avant des chevaux (entrave). J’y connais tellement rien, si ça se trouve on fait ça aussi en France, mais je n’en avais jamais entendu parler.

Je pensais que j’étais sportif, mais faire un foot à 3000 m contre un gamin de 12 ans m’a remis à ma place. En 5 min, j’étais à bout de souffle.

À part ça, c’était une famille normale : en mangeant, le père regardait une série, la mère était au téléphone, et le fils faisait le con.

photo du fils

Les pays en « stan » ont longtemps été liés à la Russie via l’URSS.

Ils ont un peu tous les mêmes bâtiments, les mêmes parcs pour enfants, et ont tous connaissance du russe.

Mais de nos jours, la Chine commence à avoir plus d’influence, on dirait.

Au Tadjikistan, l’or a longtemps été récupéré par des Tadjiks, puis le Tadjikistan l’a abandonné. Alors les Chinois ont construit des productions d’or, et aujourd’hui c'est exploité par la Chine d'après ce que j'ai compris.

Et le plus impressionnant est au Kirghizistan, ils sont en train de construire un train qui passe à travers les montagnes (ils font des gros trous dedans) et qui joindra la Chine et l’Ouzbékistan.

Dans les montagnes, il y a des Chinois un peu partout qui travaillent. Et le plus surprenant, c’est le fait que les panneaux y sont écrits en chinois, avec en petit en dessous du kirghiz (ou du russe ?).

En arrivant au Tadjikistan, on s’est vite rendu compte qu’assez peu de personnes parlaient anglais. Les seuls mots qu’ils connaissent, c’est « Hello », « Where are you from ? » Et les petits de la ville de Penjikent n’arrêtent pas de le dire en voyant marcher un blanc dans la rue. Surtout avec le gros sac, ils ne peuvent pas me louper.

On a rencontré une seule petite qui parlait anglais. Habillée tout en rose, et avec un parapluie contre le soleil, elle m’a fait rire. Mais elle parlait mieux anglais que moi, elle m’a même appris un mot. On en a profité pour faire un cours de tadjik basique :

Bonjour, Salom Merci, Rahmat Tchoumotchiré, comment vas-tu ? Man narz, je vais bien Kani, où est… ? Na narzou naganda, ni bien ni mal

Écrit avec mon oreille de Français. Et écrire avec une oreille, ce n’est pas facile.

Elle était contente de parler en anglais, sa prof lui avait dit qu’il fallait qu’elle parle avec des touristes si elle voulait améliorer son anglais.

Le Tadjikistan, ce n'est pas un pays vraiment habitué aux touristes.

Alors, dans un premier temps, j’avoue que je me suis rassuré en partant avec quelqu’un, histoire de pouvoir s’acclimater tranquillement au pays.

Martin, 45 ans, a de l’expérience dans beaucoup de pays du monde et sait baragouiner le russe. Autrement dit, le camarade idéal pour bien démarrer dans ce pays.

Ah oui, le russe, parce que dans tous ces pays d’ex-URSS, les gens parlent le russe en seconde langue. Et ce n’est pas comme les Français avec l’anglais en seconde langue, eux, ils le parlent vraiment très bien, et tous.

Mets-toi toujours à l'avant tant qu'il en est encore temps. Ça t'éviteras de finir entassé à 12 dans un 6 places.

Où je loge a Andijan, Ouzbékistan, ça s'appelle “Barber Avenue”. Bah j'ai eu une coupe de barbe gratuite dans cette rue. Alors je valide ce nom.

Je leur ai ramené des beignets pour les remercier.

Depuis la Géorgie, j’ai pris l’avion en direction de l’Asie centrale.

Si j’avais voulu éviter l’avion, j’avais croisé quelqu’un qui l’a fait : cela signifie passer par la Russie. En soi, ça ne me gênait pas, mais il fallait attendre deux semaines pour obtenir le visa de transit (le e-visa ne permet pas de sortir par le Kazakhstan).

Une fois en Ouzbékistan, j’ai exploré un peu Tachkent et Samarcande.

Mais assez rapidement, j’ai eu envie de partir vers les montagnes du Kirghizistan.

En discutant avec des gens, ils m’ont dit que le Tadjikistan était sympa aussi.

Je dois avouer que je n’avais jamais vraiment entendu parler de ce pays. Je ne suis pas fou : j’ai vérifié que je ne partais pas n’importe où. C’est un pays où je ne serais pas en danger.

Le seul détail qui peut surprendre, c’est le fait que le président y est élu depuis longtemps, avec 99 % des voix.

Cependant, ce n’est pas un pays dangereux pour les touristes, sauf peut-être près de la frontière afghane, mais j’en resterai très éloigné.

Donc, direction le Tadjikistan pour quelques jours, avant de rejoindre le Kirghizistan, juste au nord.

Marchroutkas veut simplement dire minibus en russe. Mais c'est maintenant le nom pour les taxis partagés, entre 7 places et minibus.

Tu es en ville, tu vas à l'arrêt de bus, tu trouves un marshrutka qui va dans ta direction, tu montes, et quand tu veux t'arrêter tu lui demandes. Tu n'es pas en ville, tu te mets sur le bord de la route, t'attends qu'un marchroutka passe, il s'arrête, tu montes.

Il y en a dans tout l'ex-URSS d'après Wikipédia, et effectivement, j'en ai vu de la Géorgie jusqu'au Tadjikistan.

En arrivant à Gori, et comme à mon habitude, je ne savais pas du tout ce qu'il y avait ici. J'ai demandé à des gens, j'ai regardé sur des cartes et je me suis baladé.

Et très rapidement, je me suis rendu compte qu'il y avait surtout une chose dans la ville : Staline.

Il a eu plusieurs statues dans cette ville, dont plusieurs ont été retirées. Mais il reste une atmosphère étrange quand on s'approche du parc Staline.

Ils ont gardé la maison où il est né au centre du parc. Toutes les maisons autour ont été détruites histoire qu'il y ait de la place.

maison de naissance de Staline

Et un édifice a été construit autour pour la protégé.

édifice autour de la maison de naissance staline

Derrière ça, il y a une statue, et un musée en son nom.

Et bien sûr, une petite boutique souvenir avec des objets a l'effigie de Staline.

Un peu surprenant pour moi qui ai toujours entendu que Staline est à l'origine de famines, de morts et de goulags.

D'après la page Wikipédia, il y a eu une banderole disant clairement que c'est un musée propagandiste créé à sa mort. Elle a été mise en place suite à la guerre russo-géorgienne, puis retirée quelques années après. Aujourd'hui, il ne reste que ce musée et cette maisonnette, où des touristes se prennent en photo tout sourire devant.

Un super article qui parle de ça : https://cafebabel.com/fr/article/georgie-limprobable-musee-staline-5ae009b9f723b35a145e5618/

belle vue

Le trek Mestia – Ushguli était magnifique. Mais au final je me suis arrêté a Iprari et pas Ushguli.

belle vue avec un chien Un chien sans maître qui m'a suivi un moment

Il y a eu des plats, des faux plats, des montées et des descentes. Il y a même eu une traversée de ruisseau où j'ai bien cru que le courant finirait par me renverser et me tremper la gueule.

joli dessin de comment j'ai traversé la rivière Je n'ai pas de photo ni de vidéo, donc je vous ai fait un dessin pour arriver à mieux comprendre

Seul problème : j'étais seul. Et être seul dans un trek, c'est beaucoup moins sympa, et c'était une découverte, mais il fallait tester. Alors je me suis occupé à me perdre dans mes pensées et à écouter des podcasts, mais ça reste quand même un peu moins goûtu.

D'habitude, sur mes treks, j'ai des copains. J'ai le copain qui pense à tout : il a un feu (et un de rechange), des allume-feux, un tire-bouchon, une scie, et n'importe quel objet dont tu aurais besoin, il l'a. J'ai le copain qui parle, lui, il a toujours quelque chose à dire, et ça occupe. J'ai le copain qui a la carte, indispensable pour ne pas se perdre. J'ai le copain qui n'a pas la carte, mais qui connaît les raccourcis, indispensable pour se perdre. J'ai le copain qui sait allumer un feu en moins de temps qu'il m'en faut pour m'ouvrir une bière. J'ai le copain qui connaît des jeux, et vu qu'il y a le copain qui a tout, à eux deux, on ne s'ennuie jamais le soir. J'ai le copain qui fume, on ne sait pas comment il fait, mais il fume pendant les montées et est toujours vivant. J'ai le copain photographe qui immortalise tout. Et le copain botaniste qui peut nous apprendre tout sur ce qui nous entoure.

vue

Et le second problème, c'est que j'ai fait une Cédric Doumbé, j'avais une épine dans le pied, j'ai dû demander à l'arbitre l'arrêt du match.

Plus sérieusement, c'était vraiment très beau, les repas étaient délicieux et bien consistants dans les maisons d'hôtes où je me suis arrêté sur la route.

repas maison d'hôte Oui tout ça c'était pour moi. Et vu qu'il y avait des restes j'ai fini d'autres assiettes. La marche ça creuse.

Suite à ça, j'ai pris quelques jours de repos à Mestia, où je ne fais pas grand-chose : un peu de marche, un peu de lecture. Mais sans en faire trop.

Heureusement, j'ai trouvé un centre de soin pour les post-randos

vendeur de bière bière

Je ne sais pas combien de temps je vais rester à Mestia, je n'ai pas envie de me relancer trop vite dans un mouvement, au final, ça fatigue de bouger tout le temps, alors pour l'instant, je reste là. Et dès que j'aurai récupéré mon énergie, je repars !

vue d'un village Bon quand même vu que c'est pour ça que ces villages sont connus, je vous met un point de vue avec les tours